Adnan Januzaj espère faire partie des 23 de Martinez : "Quand je me compare aux autres, j’ai mes chances"
- Publié le 19-05-2018 à 07h29
- Mis à jour le 19-05-2018 à 08h38
La liste de Roberto Martinez sort ce lundi; Adnan Januzaj espère en faire partie Roberto Martinez n’a pas oublié Adnan Januzaj (23 ans). Le sélectionneur connaît bien la Liga et sait ce qu’y fait le Belge. Des joueurs de son talent, le sélectionneur en compte dans son effectif. Mais pas des masses.
Sa sélection pour les amicaux de novembre ne sortait pas de nulle part. Roberto Martinez voulait vraiment voir le joueur de la Real Sociedad à l’œuvre. Le Bruxellois n’a pas eu droit à la moindre minute de jeu mais a reçu du temps sur le terrain d’entraînement sous les yeux du sélectionneur.
"Roberto Martinez m’a dit à ce moment-là que j’étais un joueur de qualité et qu’il appréciait mon profil. Je dois tout de même avouer avoir été déçu de ne pas recevoir de temps de jeu, mais en fait, il a essayé peu d’autres joueurs. Peut-être trouvait-il cela plus important de remporter les matches…"
À quelques jours de l’annonce de la sélection de Roberto Martinez, Januzaj ne parvient pas à bien évaluer ses chances d’aller en Russie.
"J’aimerais bien en être. Deux Coupes du Monde à 23 ans, c’est énorme. Si on compare ma saison à celle d’autres joueurs de l’équipe nationale, je pense avoir mes chances. La concurrence est énorme, mais j’ai l’avantage de pouvoir rivaliser avec les autres à différentes positions. J’ai joué sur le 10, le 9, le 8 et les flancs. Je suis polyvalent et c’est un avantage."
Par rapport à Nacer Chadli et Kevin Mirallas, il a engrangé davantage de minutes cette saison. "Mais je ne préfère pas parler des autres joueurs. Si d’autres sont sélectionnés, c’est comme ça. Je respecterai le choix du sélectionneur le 21 mai. Je peux de toute façon être fier de ma saison. J’ai évolué dans tous les domaines : de la tactique à la défense."
En novembre, lors de l’annonce de la sélection, Roberto Martinez a parlé d’Adnan Januzaj comme d’un possible remplaçant à Yannick Carrasco sur le flanc.
"Il y a peu de gauchers dans la sélection. Je peux combler un vide à ce niveau. Ai-je plus de chances depuis que Carrasco joue en Chine ? Je ne sais pas. Chacun choisit sa voie. Ce n’est pas mon job de critiquer mes équipiers. Peut-être est-il parti pour obtenir davantage de temps de jeu. J’espère pour lui que tout va bien car c’est une bonne personne. D’ailleurs, je pouvais aussi signer en Chine mais je suis encore jeune. Je trouvais ça trop tôt. Le football est imprévisible. Un jour tu es ici et le lendemain tu es ailleurs. Les footballeurs n’ont pas tout en main."
La preuve : son avenir reste incertain même s’il a déclaré vouloir rester à la Real Sociedad. Manchester United possède une clause de rachat et de nombreux clubs sont intéressés.
"J’ai été contacté par différentes formations. Des clubs du top en Italie mais également des équipes de Premier League . Je suis toutefois heureux ici. Je ne me plaindrai pas, même si je dois reste deux ou trois saisons de plus. Le club me pousse vers le haut et je pense que rester est l’idéal pour moi."
Son évolution précoce a souvent fait oublier qu’il n’a encore que 23 ans et qu’il est loin d’avoir atteint l’âge de la maturité. "Certains ne décollent qu’à 26 ou 27 ans et n’ont encore rien prouvé à 23 ans. J’ai suivi un autre parcours. Je préfère apprendre tôt que tard. J’ai encore une marge de progression. J’ai perdu deux ou trois kilos cette année et je cours près de 10 kilomètres à chaque match."
"La Sociedad pour faire parler mes qualités"
Adnan Januzaj explique son choix de partir à la Real Sociedad
Adnan Januzaj reste un joueur courtisé. Il a pourtant choisi d’aller loin des paillettes, à San Sebastian, dans un club historique mais loin du premier plan.
"J’avais différentes options au moment de quitter Manchester United. Je pouvais rester en Angleterre, aller en Italie ou un peu partout en Europe en fait. J’ai choisi la Real Sociedad car j’ai besoin d’une équipe qui joue un football dominant pour faire parler mes qualités."
Ce qui n’était pas le cas lors de son passage à Sunderland. "Je touchais la balle quatre fois par match. C’est désormais quinze ou vingt fois. Je suis bien plus décisif. Je me félicite de ce choix."
Le début de saison n’a pas été un énorme succès. Quelques blessures et des choix du coach l’ont laissé sur le banc durant un moment. "Ma cuisse m’a ennuyé. Le club ne voulait prendre aucun risque. Tout est désormais réglé. J’ai joué les derniers six ou sept matches à haut niveau. Cela se voit : je cours et crée beaucoup. J’ai donné des assists et inscrit des buts."
Sa période à Dortmund n’a pas été simple non plus avec Marco Reus comme concurrent. Souvent blessé, l’Allemand n’a pas connu le moindre pépin quand Januzaj était là. Il n’a pas une telle concurrence dans son club actuel.
"Beaucoup de gens ont parlé sur moi mais cette expérience, comme toutes celles que j’ai vécues, m’a fait grandir. Et je prouve désormais que je suis à mon meilleur niveau. Je peux faire encore mieux mais on a tendance à oublier que je n’ai que 23 ans. Mon arrivée à la Real Sociedad est, dans un sens, un nouveau départ. J’ai surtout pris une route différente des autres. Beaucoup grimpent petit à petit les échelons. J’ai démarré dans un grand club et j’ai, à 23 ans, déjà évolué pour plusieurs grands clubs et participé à une Coupe du Monde. Combien de joueurs de mon âge peuvent en dire autant ? Je suis content de mon parcours."
"Dans les grands clubs, ce n'est que du business"
"Le problème des grands clubs et que tout est une question de business. Les entraîneurs attirent de grands noms qui doivent jouer. Les jeunes ont sont les victimes. Pensez-vous que Rashford ou Martial sont de mauvais joueurs ? Ils doivent juste laisser la place à des joueurs qui ont coûté de l’argent. Je viens du centre de formation de Manchester United et je n’ai rien coûté au club. Si je suis en concurrence avec un gars qui a coûté 100 millions, mes chances de jouer diminuent. On dit souvent que si un jeune ne perce pas, c’est parce qu’il a un problème de mentalité. C’est faux. Le vrai souci est que le football de haut niveau, c’est du business."